Pour les jeunes mamans qui cherchent des méthodes douces et alternatives pour accompagner leur bébé, la réflexologie plantaire peut s’avérer très précieuse. Réflexologue à Béziers dans l’Hérault, je donne mon avis.
Primat de la sensorialité dans les relations précoces
Les relations précoces sont déterminantes pour la construction psychique du bébé. Pris dans une interaction avec son entourage et particulièrement sa maman, il est totalement dépendant de son environnement maternant pour subvenir à ses besoins corporels mais aussi psychiques.
Pour saisir les apports de la réflexologie plantaire chez le nourrisson, il est nécessaire de comprendre le tout-petit, d’aller le chercher « là où il en est » dans son développement.
De ce fait, je peux d’emblée souligner le primat et l’intensité de la sensorialité dans la première année de vie, particulièrement celle qui concerne la surface du corps.
Le portage et l’enveloppement du bébé : un aspect déterminant de la dyade mère-enfant
On sait combien le portage est un acte déterminant dans la construction psychique du bébé.
La manière de manipuler physiquement le bébé, de le cajoler, de lui parler, de le regarder, lui fournissent des appuis essentiels.
Psychologue à Pézenas, Guillaume explique : « La mère fait figure d’un attracteur qui va permettre à l’enfant de faire converger et rassembler sa sensorialité éparse. Il se sent ainsi contenu, maintenu, unifié. L’état psycho-corporel et le bien-être de la maman est donc primordial dans la dyade. En effet, le bébé est une véritable « éponge » vis-à-vis de son environnement, particulièrement sensible aux messages corporels qu’on lui envoie. »
L’échange tonico-postural : un dialogue entre le corps de la mère et celui du bébé
Avez-vous ainsi conscience que vous dîtes autant (si ce n’est plus !) de choses à votre nouveau-né dans le dialogue tonico-postural que dans les mots ?
Telle ou telle maman que je reçois dans mon cabinet de réflexologie à Béziers, fragilisée par son actualité (stress, fatigue, anxiété, dépression…), parfois peu confiante dans sa compétence maternelle (pourtant si grande!), peut mal supporter les pleurs de son enfant, se raidir corporellement.
Il ne s’enroule plus dans les bras, il ne s’ajuste pas, se raidit à son tour, ne dort pas bien, se réveille dès que sa mère quitte la pièce, pleure souvent… Dans un mouvement de spirale, la maman est fatiguée, tendue, une co-excitation s’installe entre elle et son petit.
La convergence sensorielle vers la maman
Il faut comprendre qu’un bébé n’a pas encore tous les équipements sensoriels et psychiques qui lui permettent de traiter et de rassembler les informations qu’il reçoit (faim, fatigue, inconfort postural etc…).
C’est son environnement qui lui permet de donner du sens aux sensations et aux émotions qui le traversent, particulièrement sa maman qui lui parle, le regarde, le caresse, lui chante des chansons.
La sensorialité est le premier dialogue avec le bébé. L’odeur de la mère est une des enveloppes les plus primitives. Par le biais de la gustation du liquide amniotique, il en est littéralement imprégné.
La voix maternelle est aussi cruciale. Dans le ventre, elle résonne le long de la colonne vertébrale et le bébé l’entend, la reconnaît très tôt. On comprend tout de suite combien un linge imprégné de l’odeur de la maman peut instantanément apaiser un nourrisson, tout comme le chant d’une berceuse.
Parler au bébé pour l’aider à assimiler ce qu’il vit
Quand un bébé à faim, il ne sait pas qu’il a faim ! Ce qu’il ressent est une sensation très désagréable quelque part dans son corps. Il ne sait qu’il a faim que progressivement, parce que spontanément vous lui expliquez que ce qu’il ressent correspond à cela.
Regardez-vous parler à un bébé, vous passez votre temps à lui parler de ce qu’il ressent : « tu as faim ! », « ouhh tu es en colère », « ah tu es content tu me souris », « tu me regardes ! »…
En traitant pour lui ses vécus, vous lui restituez quelque chose de plus assimilable pour lui. Comme si, en quelque sorte, vous aviez « prémâché » pour qu’il puisse mieux « digérer »
La compétence maternelle
La maman est naturellement pourvue de compétences extraordinaires pour s’adapter à son bébé. Décrite par le pédiatre Donald Winnicott, la jeune mère développe la fameuse « préoccupation maternelle primaire ».
Il s’agit là d’une hypersensibilité à son bébé. L’essentiel de ses pensées est tourné vers le confort de son tout-petit.
Mieux que quiconque, elle apprend à décrypter, comprendre, deviner les besoins de son enfant. Elle est capable d’entendre les pleurs de son bébé dans la chambre au milieu d’une soirée entre amis !
C’est de la sorte que lorsque je reçois de jeunes mères avec leur nourrisson, je m’appuie évidemment sur cette compétence extraordinaire. Elles ont besoin avant tout d’être rassurées sur leurs capacités, d’être peut-être même contenues par la réflexologue afin de pouvoir contenir leur enfant.
La réflexologie plantaire, un espace d’échange précieux pour la maman et son nourrisson
La surface corporelle du bébé est un réceptacle primordial pour échanger avec lui. Le positionnement de l’enfant contre le ventre de sa mère est très sécurisant pour lui, offrant l’appui très sécure des fesses et du bas du dos, tel qu’il l’avait dans sa vie intra-utérine.
L’accueil de la réflexologue contient et apaise progressivement la maman. Elle se détend, s’apaise, son tonus s’assouplit. Le bébé aussi. L’incidence est immédiate dans le dialogue corporel entre le corps de la maman et celui du tout-petit.
Si le massage réflexologique permet de traiter les zones à rééquilibrer chez l’enfant, il est avant tout un biais extraordinaire pour parler à la dyade.
La « bulle » permise par le cocon du cabinet et mon accueil procure une détente à l’enfant et à la maman.
Pendant le soin, je vais parler de l’enfant à la mère et inversement. Le bébé exprime une myriade de compétences sur lesquelles j’interpelle la maman, ce qui est très gratifiant pour l’une comme pour l’autre. Le soin invite à des paroles, à parler au bébé de ses ressentis.
Aider la maman à s’approprier la réflexologie pour son bébé
En montrant ensuite à la maman les zones plantaires à masser, je l’invite à engager un dialogue corporel avec son enfant, avec ce que cela comporte d’échange de regards, de sourires, de plaisir partagé.
La mère va pouvoir s’approprier des outils qu’elle pourra continuer d’utiliser à la maison, dans les moments calmes avec l’enfant ou avant l’endormissement.
Ce soin est un véritable temps de rencontre qui permet à la maman de se rassurer sur sa compétence. Une capacité naturelle et spontanée dont elle ne soupçonne parfois pas l’étendue.
Anne Nguyen
Réflexologue à Béziers